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Lecture au Printemps des Comédiens
18 juin 2022 @ 18 h 00 min - 20 h 00 min
Lecture de IL FAUDRAIT SORTIR LE CHIEN de TOMISLAV ZAJEC
Distribution
De Tomislav Zajec
Traduction : Karine Samardzija
L’homme : Sébastien Portier
La femme : Élodie Buisson
Le père : Dag Jeanneret
Didascalies : Béla Czuppon
Musicien : Patrice Soletti
Edité par : L’Espace d’un instant
PRÉSENTATION
Un homme raconte une journée de son existence, alors qu’il n’est plus. Est-il mort, est-il simplement absent au monde ? Qu’importe, il accompagne son propre personnage à travers une après-midi, lors de laquelle il tente de renouer le dialogue avec une jeune femme, qu’il a quittée sans explication, et son père, un vieil homme avec lequel il n’a jamais réussi à communiquer. « Dans ce périple minuscule, qui devient un chemin du dévoilement, ou de réparation, des leurres s’effondrent, des mensonges prennent l’eau. Se dévoile la fausseté de l’amour, le leurre de l’amour du père et de la mère, du père amoureux d’une autre femme, et de la relation de notre homme et de cette femme qu’il n’a jamais su aimer non plus. Ou jamais pu. La crudité, la cruauté du réel, on pourrait s’y enfoncer, s’y perdre facilement. Et quelque chose, alors qu’on ne s’y attendait pas, vient tout sauver… » Eugène Durif
extrait :
1. Un abribus, la pluie, 16:51
Un homme, debout sous un abribus, fume une cigarette. Il se tient immobile, sans dire un mot. Il fume. C’est alors que…
L’HOMME — Commençons par lui. Comme ça. Peut-être parce qu’aujourd’hui il n’est plus. Ou parce que ce matin-là, il a pris son chien et s’est baladé longuement avec lui à travers la ville. Ses jambes le faisaient souffrir, mais c’était sans importance. Il fallait sortir le chien. Peut-être a-t-il considéré, tandis qu’il marchait à travers la ville, que sa vie vaudrait davantage si elle pouvait se raconter. Peut-être. En cette fin d’après-midi, par une pluie battante, il s’était réfugié sous cet abribus. Il savait que quelque chose de triste était arrivé, seulement, il ne parvenait pas à s’en souvenir. D’ailleurs, il ne s’était probablement rien passé. Il doutait de tout ce qui l’entourait. De part et d’autre de la rue, les allées et venues des passants foulant le trottoir, les mêmes pas qui se répétaient sans cesse et qui se répéteraient encore. Au fond de l’abribus, sur la tôle du panneau, quelqu’un avait inscrit en lettres bleues : tout le monde a des problèmes, les tiens on s’en tape.